Le choix d'un instrument d'observation astronomique n'est jamais quelque chose de facile, c'est souvent un compromis entre des critères ou contraintes spécifiques. En ce qui me concerne, je souhaitais un télescope dédié à la webcam, pour de l'imagerie planétaire dans un premier temps mais avec possibilité de passer au ciel profond par la suite, d'une qualité optique et mécanique correcte, d'un diamètre suffisant pour obtenir des images de bonne définition, et tout ceci dans un budget limité.
C'est donc aprés analyse de tous ces éléments que j'ai fini par choisir le Célestron 8 qui représentait pour moi le meilleur compromis en fonction du cahier des charges que je m'étais fixé. De plus cet instrument est assez répandu et donc facilement procurable en occasion, ce qui m'a permis de tenir ma limite budgétaire.


Les Caractéristiques de l'instrument



Un bref rappel des caractéristiques techniques (version sur monture équatoriale allemande) :

Tube optiqueCelestron 8 (opt. Fastar)
MontureCG5 (motorisée 2 axes)
Type OptiqueSchmidt-Cassegrain
Diamètre du miroir203 mm
Focale2000 mm
Rapport f/dF/D 10
Luminosité / à l'oeilx 1132
Résolution théorique0,8" d'arc
Coulant oculaire31,75 mm
Poids du tube optique5 Kg
Capacité monture7 Kg


Les Améliorations apportées à l'instrument


Le C8 présente toutefois un certain nombre de points faibles, bien connus des amateurs, et pour lesquels j'ai essayé d'apporter quelques solutions. L'avantage également d'un instrument largement diffusé, est de trouver assez facilement des accessoires permettant d'optimiser son instrument par rapport à l'utilisation que l'on souhaite en faire.

Résoudre le "Shifting

Le shifting est un défaut propre aux télescopes dont la mise au point s'éffectue par déplacement du miroir primaire. Pour permettre ce déplacement, l'assemblage mécanique doit être réalisé avec du jeu aussi minime soit-il, ce qui a pour effet de décaler l'image dans le champs lorsque l'on inverse le sens de rotation du bouton de focalisation au cours de la mise au point.

Ce phénomène n'est pas trés génant en visuel et peu ample dans les configuration à faible rapport F/D (par ex. 10), mais devient une réelle difficulté en imagerie planétaire ou l'on avoisine facilement des F/D entre 20 et 30. A ces niveaux de grossissement, le shifting peut engendrer un déplacement de l'objet hors de la surface du capteur CCD qui de plus est assez réduit sur une webcam. La solution consiste à rajouter en sortie du tube optique un porte oculaire de type "Crayford" afin de fignoler la mise au point sans déplacer le miroir primaire. On dégrossit donc avec le bouton d'origine puis on effectue un réglage fin au Crayford, de cette façon le shifting est éliminé.

A L'utilisation cet accessoire est vraiment d'un grand confort et permet des réglages trés précis. Il existe dans le commerce différents modèles adaptables au C8, manuels ou électriques, mais ces derniers atteignent des prix à mon sens prohibitifs.

Faciliter la collimation

Sur un télescope de type Schmidt -Cassegrain, il est un réglage qu'il faut absolument maîtriser, c'est celui de la collimation qui s'effectue au niveau du miroir secondaire, seul élément réglable dans cette formule optique. Les 3 vis cruciformes d'origine sont d'une incomodité totale pour réaliser ce réglage, elles sont dures et nécessitent un tournevis ce qui dans le noir n'est pas des plus évident. La solution miracle existe, ce sont les fameux "Bob's knobs" (merci Bob) que l'on trouve maintenant dans certains magasins Astro où sinon direct aux US chez le fabricant (voir page liens).
Le réglage s'effectue désormais en finesse, sans outil, le C8 étant un tube court on arrive même a garder l'oeil à l'oculaire ce qui permet de maitriser l'amplitude de la retouche. Voilà vraiment une amélioration simple, utile et pas cher si on commande direct aux US.


Améliorer la stabilité

Le trépied aluminium fourni d'origine avec les C8 sur monture équatoriale allemande CG5 étant d'une qualité trés discutable (+ de 6 secondes pour amortir une petite tape sur le tube), son remplacement s'avère plus que nécessaire pour des observations dans de bonnes conditions et à plus forte raison pour la prise de vue webcam ou autre.

Le bois est un matériau naturel facilement procurable et façonnable, et dont la structure en fibre constitue aussi un ammortisseur naturel. Il est en fait assez facile de réaliser soi-même un trépied bois à peu de frais.

Sur les photos de cette page vous pouvez voir le modèle que j'ai réalisé en gardant le principe de fonctionnement de l'ancien trépied (chaque pied réglable en hauteur), mais en appotant quelques améliorations (pour plus de rigidité, 3 points de blocage par pied au lieu de 2, section des profilés plus importante). Les profilés centraux sont percés de trous oblong permettant une course de 8 cm pour le réglage de l'horizontalité. les profilés latéraux sont légèrement rainurés pour guider la translation du pied central et soulager également les axes de blocage de la masse du télescope.

La tablette porte accessoire à été récupérée sur l'ancien trépied, son montage est identique et les efforts auquels elle est soumise sont finalement minimes.

Au bout de chaque pied, le bois a été limé pour pouvoir enfiler un manchon cahoutchouc (dur) style pied de table. Cela donne une trés bonne adhérence si l'on observe sur une dalle en béton, restreint donc le glissement et ouverture du trépied sous le poids du télescope et par conséquent minimise les efforts sur la tablette porte accessoires.

Finalement à l'utilisation, ce nouveau trépied s'est avéré tout à fait satisfaisant, la même tape sur le tube du télescope s'amortit maintenant en 1 seconde et demie.

Voir la photo Voir la photo Voir la photo Voir la photo
Voir la photo Voir la photo

Faciliter le pointage

Le pointage d'un objet au chercheur optique ne m'a jamais paru quelque chose de vraiment naturel, ayant pris l'habitude avec mon Dobson d'utiliser un chercheur "point rouge", je trouve cette pratique bien plus éficace. Aussi j'ai rapidement équipé mon C8 de cet accessoire ce qui permet de pointer rapidement tout en affinant ensuite avec le chercheur optique d'origine.